👽 Contact | Cybernetruc #01
C'est bien beau de penser à la #singularité. Mais est-ce que nous, humains, serions réellement capables de détecter une IA devenue "Intelligente" ? C'est la question qu'on se pose dans #Cybernetruc.
CYBERNETRUC! explore de manière irrégulière nos imaginaires numériques et technologiques. À chaque billet on divague, on imagine et on n’a pas forcément de réponses. Vous êtes aujourd’hui bientôt prêt de quatre-vingts à suivre cette aventure. Bonne lecture ! 😉
Des [💿], [📗] ou [📰] ? Cliquez, ils vous emmèneront vers des compléments d’information.
🕹 Invasion
Dans mes toutes dernières lectures, il y a Armada [📗]. Dégoté pour une misère dans un dépôt-vente, comme il se doit. Soyons honnête : ça se lit très vite, sans trop d’appétit, et ça raconte l’histoire d’un gamin qui découvre que les jeux vidéo qu’il vénère depuis toujours ne sont en fait qu’un entraînement mis en place par une agence gouvernementale pour faire face à une véritable invasion extraterrestre.
Voilà. C’est basique et extrêmement hollywoodien. Et ce n’est pas particulièrement surprenant, puisque ce bouquin sorti en 2015 est le second roman d’Ernest Cline, l’auteur du Ready Player One [📕] qui a été porté à l’écran par ne non moins éminent Steven Spielberg [🎥].
Armada est une ode à la science-fiction. On y croise masse de jeux vidéo, bien entendu, mais également de nombreuses références aux films de SF des années 70 et 80 - de Star Wars à Aliens [🎥] et une bande son rock à faire frémir les enceintes de votre petit laptop [💿]. Rien d’étonnant vu le pédigré de son auteur. Ready Player One était déjà une gigantesque ode à la culture Pop, tout ce qu’il fallait pour séduire Steven.
Dans l’océan - la galaxie ? - de références d’Armada, il en est toutefois une parfaitement logique mais que je ne m’attendais pas à croiser.
C’est le Contact de Carl Sagan.
👽 Contact
Vous connaissez Carl Sagan ? Non ? Le bonhomme n’a pas en Europe la notoriété qu’il a de l’autre côté de de l’Atlantique. Astronome de renom, convaincu de l’existence quelque part dans l’Univers d’intelligences extraterrestres, Carl Sagan est l’un des initiateurs du projet SETI [📄], un projet international d’écoute des fréquences radio en provenance de l’espace, destiné à détecter une trace de vie ailleurs que sur notre planète. Le projet, et le sujet, est passionnant et il mériterait qu’on en recause à l’occasion.
Tout scientifique qu’il était, Carl Sagan a également commis un excellent roman de science-fiction nommé Contact [📘] qui relate, comme son nom l’indique, le premier contact de l’humanité avec une civilisation extra-terrestre. Roman qui servira d’ailleurs de base à un superbe film [🎥] de Robert Zemeckis – oui, le même qui voyage dans le temps [🎥], produit par Spielberg, merde, tout se tient ! – avec Jodie Foster en héroïne.
Mais reviendons à ce premier Contact.
☣ ATTENTION SPOILER.
Dans Contact, des radioastronomes sont donc à l’écoute du ciel et captent un beau matin une émission radio d’une provenance inconnue. Décodant cette émission, quelle n’est pas leur surprise d’y trouver des images d’Adolf Hitler, et plus précisément des jeux olympiques de Berlin de 1936.
Carl Sagan explique cela très bien : la retransmission télévisée de ces olympiades est la première émission d’ondes radio, dans toute l’histoire de l’humanité, à avoir été assez puissante pour dépasser l’atmosphère terrestre. Elle est donc potentiellement la première trace de vie terrienne que nos amis extraterrestres ont pu capter.
Hitler en tant qu’ambassadeur, on aura vu mieux.
Le premier contact d’une civilisation extraterrestre avec nous est donc un miroir. Ce qui n’est pas autrement con pour prouver son intelligence. Pensez donc à E.T. [🎥] (tiens, on revient à Spielberg) et à sa façon d’imiter les gestes et les mots d’Elliott (té-lé-pho-ne-maaaaiiii-son) pour nouer le contact.
Pensez également à…
Abyss [🎥], le chef d’oeuvre de James Cameron et à la façon dont là encore les extraterrestres nouent un premier contact avec l’espèce humaine.
Vous vous souvenez ? Le “serpent d’eau” qui arpente - pour ainsi dire - les couloirs de la station sous-marine finit par imiter les expressions du visage de Mary Elizabeth Mastrantonio pour, là encore, nouer contact.
👶 Imitation
On se penchera sur tous les ouvrages de linguistique : la plus sûre méthode pour entrer en contact avec quelqu’un qui ne partage pas votre langage naturel est… l’imitation. C’est de cette façon que les bébés apprennent à dialoguer avec leurs parents. Par imitation. Par réflexion. Par mimétisme.
Rien d’étonnant alors à ce que la technique soit utilisée à tort et à travers par les auteurs et réalisateurs pour imaginer nos premiers contacts avec une civilisation extraterrestre.
Ce qui nous pousse à réfléchir un poil plus loin.
🤖 Singularité
On parle de singularité ? Vous voyez le concept ? C’est ce moment où l’intelligence des machines dépassera l’intelligence des êtres humains et où - suivant les scénarios - celles-ci auront décidé de nous dominer [🐤] ou auront la capacité à innover plus vite encore que le cerveau humain ne pourrait jamais le faire.
Le concept de singularité a encore ses partisans, et pas que dans les arcanes de la science-fiction, et certains croient volontiers que le progrès technologique, s’il n’est pas infini, nous réserve encore de belle surprise, dont l’émergence d’une (ou plusieurs) intelligence(s) artificielle(s) supérieure(s). Ce qui, en aparté, mérite une question : comment cohabiteraient disons 3 intelligences artificielles d’origines différentes - et de conceptions/logiques différentes - sur une planète peuplée d’humains ? Bref.
Je ne discute pas ici le concept même de singularité, mais vous me voyez venir. Partant du principe qu’une réelle intelligence artificielle peut émerger de nos créations, comment celle-ci pourrait se faire connaître et identifier comme telle ?
Comment reconnaître que le moment où la singularité est atteinte ? Que l’intelligence de la Machine a enfin émergée de son gruau de silicone et qu’elle est désormais digne de dialoguer avec nous ? Se pose la question du contact ? Quel peut-être le signal envoyé par un ordinateur pour nous prouver son intelligence ? Pour que nous la reconnaissions ?
La question mérite d’être posée d’une autre façon : pour le concepteur de cette intelligence artificielle, qu’est-ce qui distingue la véritable intelligence du bug ?
On mélangera dans cette réflexion beaucoup de choses et de sources : Ce bot Twitter développé par Microsoft et devenu raciste en quelques jours [📰]. Cet ingénieur viré de Google ayant récemment défendu que l’intelligence artificielle sur laquelle il travaillait était devenue consciente [📰] (tout en gardant en tête que conscience et intelligence sont, bien entendu, deux notions distinctes). Ou encore les tentatives d’utilisation des dauphins par la marine militaire soviétique qui découla sur une prise de conscience de l’intelligence, disons différente, de ces animaux [📄].
Quel serait notre premier Contact avec une intelligence artificielle de notre création ?
Je vous laisse gamberger là-dessus ?
Un petit mot à propos de l’auteur ? François Houste est consultant au sein de la bien belle agence digitale Plan.Net France et auteur des Mikrodystopies, de très courtes nouvelles qui interrogent sur la place des technologies numériques dans notre quotidien.
Merci de votre attention et à la prochaine fois pour parler d’autres choses !
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À la prochaine !