🌎 Cyberculture | Cybernetruc #19
Où l'on parle de cyberculture et de cyberpunk, de psychédélisme et d'accidents de voiture, de Timothy Leary et de Georges Perec, révolution électronique et chemins de fer… bref, c'est Cybernetruc !
Cybernetruc explore nos imaginaires technologiques et numériques. À chaque édition, on divague, on digresse et peut-être fait-on réfléchir, autour de nos cultures digitales. Vous êtes désormais plus de trois cents trente – wahoo! –à lire cette aventure écrite. Bonne lecture !
Cela débute, comme souvent, par une lecture. Et cela se prolonge, comme toujours, avec une tonne de questions. La question, notamment, de ce qu’est devenue la cyberculture et derrière tout cela, celle de la place de la technologie dans notre vie, dans la fiction et dans l’espèce de projection mixte qu’est aujourd’hui le monde digital.
🚑 Accident
Mais, oui. Cela débute par une lecture. En 1973, J.G. Ballard [📄], auteur de science-fiction et d’anticipation britannique, publie Crash [📖]. Un roman qui fait scandale et qui va en même temps devenir fondateur pour toute une génération d’artistes et d’écrivains.
Crash, pour faire rapide, c’est l’histoire d’individus qui, dans la société mécanisée des sixties et seventies, fantasment et fétichisent l’automobile… et les accidents de la route. Mais attention, il ne s’agit pas tant pour eux d’observer les tragédies qui ont lieu sur les rampes d’accès aux voies rapides, il s’agit également d’y prendre part. L’accident n’est pas qu’un fantasme, c’est un acte sexuel à part entière. Voire l’acte sexuel ultime, final, définitif. La mort dans une collision, un orgasme absolu. L’automobile devient alors une extension – sensuelle, sexuelle, mais cérébrale aussi – de soi-même. Son acier, ses plastiques, ses cuirs et ses matières synthétiques, une autre part de son propre corps, ou du corps de l’autre.
Crash est étrange, à la fois terriblement fascinant et malaisant. Hypnotisant et gênant. La légende [📄] veut que l’un des éditeurs auquel son manuscrit a été envoyé ait émis ce jugement définitif sur J.G. Ballard : “This author is beyond psychiatric help. Do Not Publish!”. Le livre sortira tout de même, et connaîtra un important succès. Il fera – on y reviendra sans doute – l’objet d’une adaptation par David Cronenberg [🎥] en 1996.
🔄 Aparté. Dès 1970, J.G. Ballard évoque déjà son roman à venir dans un court-métrage réalisé par Harley Cokeliss et intitulé… Crash! [🎥] Le roman est alors en gestation. Ballard y résume à la fois la passion, la relation ambigüe qui nous lie à l’automobile et l’effet de la société de consommation sur la psyché humaine, la façon dont cette société des biens fictionnalise en quelques sorte nos vies : “It seems to me that we have to regard everything in the world around us as fictional, as if we were living in an enormous novel.” Le court-métrage est alors diffusé par la BBC.
Crash est pourtant incroyablement juste. Non pas dans sa façon de transposer le fantasme sexuel dans le monde automobile – enfin, pas pour tout le monde j’espère 😓 – mais dans sa façon de faire de l’objet automobile le centre de la vie de ses héros : de transformer un objet – aussi banal et mécanique soit-il – en une obsession, un fétiche ultime, le prisme de lecture unique d’une vie.
D’opérer, quelque part, une fusion entre l’homme et la machine.
🔄 Aparté. Sans grand rapport, si ce n’est la concordance temporelle de mes lectures, on pensera quand même un peu à Georges Perec [📄] – il faut penser plus souvent à Georges Perec – et à la façon dont les objets deviennent, non pas un fétiche, mais le centre d’une vie dans son premier roman Les Choses – Une histoire des années soixante [📖].
On ne parle pas ici de fétichisme – en tout cas pas au même sens que chez J.G. Ballard – si ce n’est à la limite de fétichisme lié à la consommation. On parle de représentation. Ce qui, finalement, ne rentre pas si mal dans le propos. Au passage, existe-t-il quelque part une oeuvre faisant explicitement le lien entre consommation (pas argent, pas richesse, consommation) et sexualité ? Je m’interroge.
🤖 Cyberpunk
Le fusion de l’homme et de la machine donc.
Les auteurs du mouvement cyberpunk [📄] – si l’on peut parler de mouvement – n’ont jamais caché l’influence qu’a eu J.G. Ballard sur leur univers. L’auteur britannique fait d’ailleurs partie des références citées par l’un des fondateurs du genre : Bruce Sterling. Ils n’ont jamais caché non plus leur fascination pour cette question de la fusion de l’homme et de la machine. Crash fait clairement partie des lectures fondatrices du groupe.
Le cyberpunk est un rêve – ou un cauchemar, bienvenue à tous les points de vue – d’extension de l’humain par la machine, et un imaginaire construit autour de l’ensemble des dérives que l’omniprésence de la technologie peut engendrer : existence de robots conscients, domination de la société par l’industrie technologique, urbanisation galopante et disparition de la nature, fichage et dictature technologique, etc. “Toute ressemblance…”
En cela, le cyberpunk se pose à la fois comme un héritier de la science-fiction classique – comprendre celle d’avant Philip K. Dick, Bruce Sterling et William Gibson – et comme miroir d’une époque touchée par la crise économique et les réponses politiques, parfois violentes, à celle-ci. Le cyber- du cyberpunk, c’est cet héritage fictionnel et technologique, le -punk, c’est le terreau social de l’époque qui l’a vu naître.
Il manque encore une troisième composante pour réellement définir le cyberpunk : c’est le psychédélisme et la culture californienne des sixties. Alors que souvent, la science-fiction classique s’attachait à décrire avant tout les extensions du corps – les voyages dans l’espace qui sont la grande thématique de la SF des années 50 sont avant tout une expansion de la capacité de déplacement et d’exploration de l’espèce humaine, et pas un changement de sa psychologie – le cyberpunk va explorer comment la technologie peut augmenter, altérer, modifier l’intelligence et l’esprit humain. La thématique n’est pas entièrement nouvelle, mais elle prend une dimension alors inédite dans le sillage d’auteurs comme Philip K. Dick [📄] et dans la façon dont des icônes de la contre-culture des années 60 – Timothy Leary, Stewart Brand [📖] et pas mal des derniers représentant de la Beat generation, surtout William S. Burroughs – vont s’approprier la culture technologique.
🔄 Aparté. Le hors-série L’histoire du cyberpunk [📖] des éditions Pix’n Love, écrit par Raphaël Lucas, et paru en 2020 résume très bien les liens qui unissent à la fin des années 70 / début des années 80 les quelques auteurs cyberpunk débutants et ce qui reste alors des communautés Beat et psychédélique. Si le livre est avant tout orienté autour de l’histoire des jeux vidéos – sortie en 2020 de Cyberpunk 2077 oblige – il reste une très bonne introduction à l’histoire du mouvement.
Avec le cyberpunk, les expériences menées avec le LSD et d’autres psychotropes – difficile de ne pas citer ici Aldous Huxley et son trip à la mescaline dans les Portes de la Perception [📖], tant son influence est forte dans la culture californienne, voire occidentale – cèdent la place à un rêve de conscience humaine augmentée par la machine. Philip K. Dick navigue encore entre l’addiction – A Scanner Darkly [📖] – et l’intervention clinique et forcément technologique – Total Recall [📖] et l’implantation de souvenirs. William S. Burroughs explore lui les voies de la manipulation technologique (électronique) dès 1970, imaginant des expériences de manipulation de la voix ou de diffusion de bandes sonores à grande échelle.
Il participera également activement au développement de la Dreamachine [📄] de Brion Gysin et Ian Sommerville, un dispositif lumineux, mécanique et psychédélique agissant directement sur les influx nerveux parvenant au cerveau. Une extension de la conscience par la machine en quelques sortes.
🔄 Aparté. On pourrait qualifier Burroughs, après la lecture de sa Révolution électronique [📖], de pionnier des hackers tant certaines des idées qu’il partage paraissent modernes. Elles préfigurent en tout cas, et inspirent sans doute, le hacking moderne et low-tech tel que Geoffrey Dorne [💻] peut le documenter aujourd’hui dans son ouvrage Hacker Protester [📖].
Eh puis. Il y a Timothy Leary…
👨💻 Homme du futur
Timothy Leary [📄] est sans doute LA figure incontournable de la contre-culture américaine. Né en 1920, professeur à Berkeley puis conférencier à Harvard dans les années 1950, Leary découvre les drogues hallucinogènes au début des sixties et c’est peu dire qu’elles vont changer sa vie.
Il devient, dans les années 60, le principal promoteur du LSD aux États-Unis, aidant à la diffusion de cette drogue dans les milieux étudiants par diverses publications – son fameux Turn on, tune in, drop out [📄] – et expérimentations tant que celle-ci était légale. Puis soutenant ouvertement son trafic quand la loi américaine interdira l’acide fin 1966. L’aventure de Leary devient alors judiciaire, ponctuée d’arrestations et d’évasions plus ou moins rocambolesques, d’un exil forcé en Algérie sous la protection des Black Panthers et d’une nouvelle arrestation en Suisse en 1972.
🔄 Aparté. Parce que vous n’avez pas encore assez de chose à lire pour occuper cette rentrée, on ajoutera le Orange Sunshine - The Brotherhood of Eternal Love and Its Quest to Spread Peace, Love, and Acid to the World [📖] de Nicholas Schou à votre pile de lecture, l’histoire stupéfiante – hihi! – de la secte qui contribua le plus, entre autre sous l’influence de Timothy Leary, à la diffusion massive de drogues (LSD, hashish, marijuana…) sur le territoire américain au tournant des années 70.
Timothy Leary collaborera alors avec la justice américaine et poursuivra ensuite une vie d’auteur et de gourou du psychédélisme jusqu’à sa mort en 1996. Il se penche à la fin de sa vie sur le sujet de la cyberculture, persuadé comme beaucoup d’autres que les Autoroutes de l’information qui deviennent alors populaires sont les héritières logiques de la contre-culture californienne à laquelle il a tant contribué.
On en revient alors logiquement à cette idée de fusion de humain et de la machine : fusion non plus seulement des corps, mais de l’esprit. Dans un article paru dans CREEM en 1993 [📖], Timothy Leary résume ce fantasme, cette extension du cerveau humain qu'il voit à la fois comme une contre-culture et un achèvement de l'évolution humaine. Et traduisant sa propre histoire en une sorte de prophétie, il dessine un portrait des quatre générations successives de la contre-culture qui doivent révolutionner le genre humain :
Les beatniks des années 50 et du début des sixties, qui utilisent poésie, jazz et drogues pour s'isoler du quotidien et commencent à explorer le psychédélisme et la transcendance, s'affirmant clairement en opposition au pouvoir et aux institutions en place.
Les hippies des années 60, adeptes des psychotropes et de l'amour-libre mais réticents à l'usage de la technologie. Ils explorent eux aussi l'extension des capacités du cerveau et l'évasion et assument “la nature chaotique de l'univers”.
Les cyberpunk (actuels pour Leary, au moment de l’écriture de son article), mélancoliques et en colère contre la société. Ce sont les premiers à assumer l'usage, voire le détournement, de la technologie électronique. Usagers des drogues dures et submergés de signaux, ils sont la première génération à expérimenter l'extension de la conscience par la technologie.
Enfin, ce que Leary appelle la “Nouvelle Race” qu’il voit apparaître dans les années 1990 avec la popularisation des ordinateurs personnels et des réseaux connectés. Clairement individualistes, ils sont les premiers à vouloir redessiner la société à l'aune de la technologie : ce sont les premiers techno-optimistes, semblables finalement à certains de ceux que nous croisons aujourd'hui.
On laissera de côté – encore que – la nature profondément évolutionniste du discours de Timothy Leary. Mais on comprendra aisément comment, à la fois par sa personnalité et ses écrits, il a influencé profondément la culture californienne de la Silicon Valley : la volonté d’une élite technophile de voir naître aujourd’hui un homme augmenté et sa foi en la technologie comme seul salut de l’espèce humaine – que l’on parle d’immortalité, de cryogénie, d’implants cérébraux ou de conquête de Mars – vient aussi, en partie, de cette synthèse entre psychédélisme et innovation.
Et si Leary n’en est sans doute pas l’unique instigateur, il est par son aura et la synthèse exposée plus haut l’un des catalyseurs de cette pensée.
🔄 Aparté. Pour certains, le fantasme de la Nouvelle Race s’est éteint naturellement avec les déconvenues de la bulle des dot-coms à l’orée des années 2000 [📄]. La fin de l’euphorie pour les Autoroutes de l’information, la faillite de Boo.com et le retrait massif des investisseurs du secteur des technologies connectés à partir de 2001-2002 auraient eu la peau des fantasmes de changement du monde par la technologie. On peut quand même se demander si quelques cendres de ce rêve ne sont pas restées chaudes et n’ont pas été ravivées – sous une forme sans doute encore plus capitalistique – par le Web 2.0, puis par Elon Musk et quelques autres. Il y a multitude de lectures sur ce sujet.
Pour la petite histoire, parmi les écrits tardifs de Leary autour de la culture électronique, on trouve également quelques apologies du cybersexe – un L’érotisme numérique paru dans Hustler en 1985 notamment – qui font l’éloge de la fusion de l’esprit et de la technologie jusque dans la libido et l’acte sexuel. Et on repensera forcément à J.G. Ballard et ses dérives érotiques automobiles. Vous voyez, tout se recoupe !
🤖 Cyberculture
Quoi qu’il en soit, la chronologie des “races” de Timothy Leary montre une chose : une antinomie marquée entre les générations.
La posture de J.G. Ballard dans Crash! et son “we [are] living in an enormous novel” sont sans ambiguïté. L’auteur britannique déplore la place prise par la technologie dans l’imaginaire humain, dans la vraie vie et critique la société industrielle et publicitaire [📄] qui s’étend un peu partout à la charnière des années 70. Le mouvement Cyberpunk n’est pas plus ambigu : lire William Gibson ou Neal Stephenson, ce n’est pas plonger dans la promesse d’une société meilleure. Derrière les exploits du hacker – de l’homme hybride intégré, fusionnant avec la technologie, vanté par Leary – il y a la peinture d’une société dystopique et la soumission d’une population entière à une dictature technologique froide. Les univers visuels que Ridley Scott mettra en place pour son Blade Runner [🎥] en 1982, s’ils ne sont pas du goût de tous les auteurs et instigateurs du mouvement, sont sans ambigüités sur le futur sombre que la technologie nous réserve.
Si le héro cyberpunk fusionne avec la technologie, ce n’est pas par choix : c’est parce que c’est le seul moyen de s’affranchir – paradoxalement – de sa domination.
Dans la généalogie de Leary, on pourrait considérer la vague hippie, même si elle est de très courte durée, comme un intermède positif entre deux autres vagues de critiques de la société – entre la posture cynique des Beats et celle clairement rebelle du cyberpunk. Les hippies croient en une société meilleure, portée par le psychédélisme, l’amour, les drogues. Beats et cyberpunk ne croient eux pas en une société meilleure.
La cyberculture qui émerge du terreau cyberpunk au tournant des années 1990, c’est à dire l’ensemble des fantasmes portés principalement par le développement du réseau Internet et des outils numériques – on parle alors déjà de réalité virtuelle, de bibliothèque universelle, voire de connectivité permanente – est la réponse positive au cyberpunk. La version numérique du monde hippie, portée d’ailleurs par de nombreuses personnes issues de la culture hippie.
En consultant les livres de l’époque, et surtout ceux destinés au grand public, on se rend bien compte que les critiques, ou les craintes, à l’égard de ce nouvel environnement qui n’est pas encore digital – il est alors cyber- – sont bien maigres. Prennent le dessus les opportunités liées au partage d’information et à la connectivité permanente, et surtout le fait que chacun puisse devenir un citoyen agissant d’une sorte de démocratie numérique, à part égale de tous les autres. C’est un gigantesque espoir qui plane alors :
« [L’Internet] ouvre ainsi la perspective d’une appartenance réelle à la planète bleue comme le chemin de fer a renforcé la possibilité d’une appartenance nationale. Appartenance ni défensive, ni offensive, mais plutôt garante de la constitution de cette machine perpétuelle qui pourrait enfin porter le beau nom d’humanité. Au total, aucune fatalité autre que celle du changement n’attend le citoyen du cyberespace. Et les directions adoptées dépendent seulement de chacun d’entre eux, car ce citoyen ne peut être passif.
Naïveté ? Idéalisme ? Universalisme déplacé ? Cosmopolitisme dangereux ? Bien sûr ! Tout cela est pire encore ! Il faudra penser la différence différemment, certes. Et réitérer sans cesse la prééminence nécessaire de la communication pas rapport à l’information. Ainsi pourra-t-on souligner à quel point devise de la Internet Society est juste : “Internet is its own revolution”, proclame-t-elle, ce que l’on pourrait traduire par "l’Internet, c’est la révolution dans la révolution". »
Dans ce La planète cyber [📖], signé Jean-Claude Guédon et sorti en 1996 pour soutenir la première Nuit Cyber de Canal+, on vante alors la révolution technologique en cours. La rapprochant même de la révolution du chemin de fer qui a transformé l’Europe au XIXe siècle. Alors que les trains, et les moyens de transport rapides d’une manière générale, ont diminué la perception des distances et élargi les horizons au cours de la révolution industrielle, le Net tel qu’il s’imagine alors va simplement abolir l’espace et rendre n’importe quelle connaissance, personne, endroit du globe, instantanément joignable. Le cyber- est alors la promesse de l’ubiquité et de la proximité universelle.
🔄 Aparté. Jean-Claude Guédon appuie cette réflexion sur un autre livre que je vous conseille : L’Invention de la Vitesse de Christophe Studeny qui revient justement sur ce qu’a apporté aux communautés européennes la révolution des transports aux XVIIIe et XIXe siècles.
Dans ce paysage idyllique, les inquiétudes – si elles demeurent – restent un héritage de la génération cyberpunk, comme les mondes connectés et instables de Neal Stephenson – L’Âge de Diamant [📖], mais surtout Le Samouraï Virtuel [📖] – ou, encore, la connexion gênante, voire malsaine, dépeinte par David Cronenberg dans eXistenZ [🎥].
👩🚀 Et après ?
Timothy Leary meurt en 1996. Il n’aura ni pu assister à l’avènement de sa Nouvelle Race, ni prédire les générations qui lui succèdent, même si on peut imaginer qu’il voyait dans celle-ci l’aboutissement ultime de l’évolution humaine.
On pourrait toutefois émettre l’hypothèse que les successions de générations ne se sont pas arrêtés là : aux réalistes et aux quelques pragmatiques qui ont affronté l’effondrement de la bulle Internet à la charnière des années 2000, aurait très vite succédé une autre génération de techno-béats – portée par le Web 2.0 et surtout les approches capitalistes de la Silicon Valley – portant haut le flambeau de la technologie et la croyance en homme nouveau, hyper-connecté et augmenté. Une génération promouvant le Metavers et les implants cérébraux et pas totalement dissonante avec certains des écrits de Timothy Leary. La prolongation de cette Nouvelle Race, peut-être seulement un peu plus… radicale. Et puis ? Et puis l’émergence, à nouveau, d’une génération techno-critique. Voire volontiers utopiste, qui en répétition des mouvements hippie et cyberpunk et portée par l’urgence de la crise climatique prône un recul face aux abus du tout-technologie.
Comme si tout cela avait un air de déjà-vu ?
Je vous laisse gamberger là-dessus ?